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Focus Rainer Werner Fassbinder

15 novembre 2023 à 20h00

Après Pier Paolo Pasolini, la nouvelle édition de cette séquence intitulée Focus, est consacrée au cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder.

A travers quatre films et une rencontre-débat, Youcef Boudjemaï vous propose une incursion dans le cinéma du cinéaste allemand.

Notre choix de programmation porte sur 4 films se rattachant à la 2ème période (1971-1976) de ce cinéaste prolifique, disparu en 1982 à l’âge de 37 ans. Ces films furent, avec Tous les autres s’appellent Ali, précédemment programmé dans le cadre du Nouveau Ciné-Club, les premiers sortis commercialement en France, entre 1974 et1975.
Ces films constituent une éclairante introduction au cinéma de Fassbinder. Ils se caractérisent par une diversité de style, de modes de financement ; une exploration des références au théâtre, à la littérature, à la télévision et au cinéma ; une pluralité des lectures possibles ; une construction des formes mélodramatiques non -réalistes, en appui de personnages ancrés dans leurs univers sociaux et culturels. Ces personnages mettent en scène des faibles, des dominés, des victimes, parfois consentantes, dont les sentiments (amour, haine, jalousie, honte, ressentiment, mépris…) se confrontent aux méandres de l’ambigüité, de l’ambivalence et à la soumission de la « loi du profit ». Chez Fassbinder, ces sentiments, qui se rattachent à des contextes relationnels, et à des configurations sociales, sont le plus souvent des instruments de la volonté de puissance, du désir de possession, des liens de la dépendance, mais aussi l’expression de l’intériorisation et du retournement des rapports de domination et d’humiliation sur les plus faibles que soi. Ainsi, Le désir, le sexe et l’amour gouvernent le plus souvent les relations de pouvoir, d’exploitation et d’oppression social. Toutefois, Fassbinder y apporte un traitement qui évite les ressorts du drame existentiel classique pour mieux revisiter le mélodrame, en situant les sentiments dans leur dimension inter-individuelle que et leur signification politique. Le marchand des quatre saisons porte la marque de ce mouvement, que Fassbinder appelait « le saut du chat », dans sa production cinématographique, suite à sa découverte, durant l’hiver 1970-1971, des films de Douglas Sirk, et dont Le Droit de la plus forte aboutit à l’expression la plus profonde.

Alors que mélodrame met l’accent sur le pathétique ou la sensibilité pour émouvoir le spectateur en utilisant les procédés typiques d’identification à une figure généralement féminine dans un rôle de victime, Fassbinder y introduit une critique sociale en insérant les émotions et les sentiments dans des rapports de classe. Avec le style de sa mise en scène, il fait éclater la représentation de la vraisemblance par le rejet du réalisme des sentiments ou d’un sentimentalisme exacerbé. « Le cinéma réaliste fausse la réalité » dit Fassbinder ; Il s’agit d’aller au-delà de l’apparence de la réalité, en amenant le spectateur à penser par le refus de la passivité et de l’identification, et à voir au-delà du regard pour trouver sens dans l’idée d’un cinéma qui nous apprend sur nous-mêmes. Car ajoute Fassbinder : « On ne se sensibilise pas [les spectateurs] en leur recopiant leur réalité ».

Par ses éléments de mise en scène, le cinéma de Fassbinder pratique une politique des sentiments par laquelle se gouvernent les existences : les sentiments ne sont pas les conséquences des actes et des croyances, mais le moteur des rapports sociaux, la « police » de la communication entre dominants et dominés par lequel l’assentiment et la docilité légitiment l’état de soumission. Cette gouvernementalité des sentiments ne cesse de se heurte à la gestion d’une demande d’amour exprimée dans la solitude et le désespoir, en des termes qui font écho au titre du film réalisé en 1976 « Je veux seulement qu’on m’aime ».
SÉANCES
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